Les Chevaliers du Vent

Portage


Le portage sur les courses au Népal

Les Chemins du Ciel…

Sur plusieurs milliers de kilomètres, ils traversent les rivières, remontent les vallées et relient les villages par des cols culminant parfois à plus de 5.000 mètres. Un réseau pédestre emprunté chaque jour par 18 millions de Népalais. Il y a une vie sur les Chemins du Ciel… Hommes, femmes, enfants et vieillards, tout le monde porte sur les sentiers.

Pour les Pionniers de la Course Aventure au Népal, des Britanniques Richard et Adrian Crane en 1983 aux Français Paul-Eric Bonneau et Bruno Poirier en 1992, cette notion de portage était importante. Autant vitale que philosophique, l’idée était de s’inscrire dans la mode de vie des populations himalayennes. Non pas pour s’identifier à elles, mais se reconnaitre et échanger chemin faisant. Car c’est ainsi que se déplacent et vivent les Népalais. Dès la première édition de l’Annapurna Mandala Trail en 2000, l’ordre de route fut : « Courir autour des Annapurnas, au cœur de l’Himalaya népalais, avec comme seule assistance un sac à dos et l’hospitalité locale ».

Benoît Laval a participé deux fois à la Mandala (2e en 2009 et victoire en 2010). A la question : Vous êtes un coureur par étapes dans l’âme. Quelles sont les qualités qu’il faut avoir pour réussir ce genre d’épreuve au Népal?

Benoit Laval avait eu cette réponse :

« Il faut être robuste, flexible et capable de s’adapter à l’alimentation et aux conditions de course qui sont très spécifiques. Nous l’avons vu lors de la première étape avec 20 cm de poudreuse au Camp de Base des Annapurnas, une chaleur accablante dans les marches de Chomrong et une dernière ascension dans les cultures en terrasse sous la grêle… La Mandala est aussi une course où il faut aller vite tout en pensant à l’étape du lendemain. C’est une gestion de course avec un protocole particulier. Pendant dix jours, il faut avoir toute sa vie dans un sac à dos de 30 litres ! Tu t’aperçois alors que plus ton sac est petit plus tu as de facilité à gérer ta course. On se retrouve dans la même situation que les Népalais qui vivent dans la montagne et on se rend compte qu’ils n’ont pas nécessairement besoin de plus… Tu découvres que tu peux vivre avec 7 kilos sur le dos pendant plusieurs jours tout en achetant ta nourriture au jour le jour. Sur la Mandala, tu reviens à la simplicité de la vie et de la course à pied. C’est pour cela que l’esprit de portage est intéressant. Il nous ramène à l’essentiel. »

Annapurna Mandala Trail, Everest Sky Race et Himal Race, les coureurs transportent leur matériel durant toute la durée de la course, ainsi que la nourriture d’appoint en course (gel, barre, fruits, boisson énergétique), pour ceux et celles qui en utilisent ou qui ne souhaitent pas du local (Coca, barres chocolatés et fruits secs). On trouve, en effet, ces nourriture énergétiques de première nécessité au Népal.

Chaque coureur transporte également ses vêtements de rechange et son nécessaire de toilette.

Sur Himal Race, compte-tenu de la longueur de la course (850 à 950 km) et le nombre des étapes (20 à 25), des ravitaillements personnels, préalablement conditionnés par les coureurs et transportés par l’organisation, sont mis en place.

D’un manière générale, ces ravitaillements personnels (nourriture, vêtements, chaussures, médicaments, etc…) sont disponibles toutes les quatre ou cinq étapes.

Si les épreuves que proposent les Chevaliers du Vent sont des courses avec portage pour les coureurs, les marcheurs, eux, ne transportent pas leur matériel. Ils ont des porteurs.

Pendant la course, il arrive que des marcheurs veulent suivre le même « régime » que les coureurs : portage du sac.

Nous l’autorisons. Le marcheur est alors considéré comme coureur.
Au classement, il apparaît comme tel, mais avec le nombre d’étapes effectué et le cumul de son temps de course et de marche.

Il n’est pas rare de voir des marcheurs qui alternent.Et certains coureurs qui deviennent marcheurs…

Le but est aussi d’offrir plusieurs moyens d’expression aux gens qui viennent avec nous. En multipliant les expériences, ils et elles multiplient ainsi les sensations, leurs sensations.

La seule course des Chevaliers du Vent, où le portage pour les coureurs est réduit à sa plus simple expression – comme sur les courses de trail ou d’ultra-mountain d’un ou deux jours en Europe – c’est l’Annapurna Ultra-Mountain.

Bruno Poirier

Haut de la page