Les Chevaliers du Vent

Pascal Beaury

Le Sherpa Blanc


Coureur, alpiniste, himalayiste, maire, père de famille, guitariste, technicien ONF, coordinateur de course au Népal… Pascal Beaury pourrait avoir plusieurs vies ! Il n’en a qu’une. C’est sans nul doute pour cela qu’il a fait le choix de ne pas prendre conscience de son âge : 60 ans. Une décision judicieuse lorsque l’on a 47 années de course à pied dans les jambes. Et pourtant, le Lozérien reste un Maître de la course hypoxique. A ce titre, les gens du Pays du Toit du Monde l’appellent respectueusement : Sherpa Blanc. Il est un Chevalier du Vent au dossard permanent : 7. Saat en Népali. Rencontre avec le Français le plus Népalais dans l’art de courir en altitude.

I see trees of green
Red roses too,
I see them bloom
For me and you,
And I think to myself
What a wonderful world…

Le téléphone a sonné. Personne n’a répondu. La musique s’est fait entendre. Et le message du répondeur a suivi… Pascal Beauryne le sait pas encore, mais l’appel téléphonique qu’il vient de faire va changer une partie de sa vie. « C’était au printemps 1999, se souvient-il. Personne n’avait décroché, mais il y avait cette chanson de Louis Armstrong, What a wonderful world… Puis, la voix de quelqu’un… Une femme qui disait « bonjour, bonsoir », qui souhaitait une « bienvenue au pays où les chevaux du vent n’achèvent jamais leur course » et qui invitait à rappeler dans un « namasté ». Le message installait une ambiance particulière et correspondait à quelque chose… À l’époque, j’avais 48 ans et je voulais m’arrêter de courir en disputant une épreuve qui sortait de l’ordinaire. J’avais lu l’annonce de l’Annapurna Mandala Trail dans le VO2 Book et j’ai pensé que c’était la course idéale pour clore ma carrière de coureur avant mes 50 ans… Puis, j’ai rencontré Bruno. Un personnage… Et si je cours encore aujourd’hui, c’est à cause de lui, car il a su mettre du rêve dans l’aventure et de la nouveauté dans chacune de ses courses. » Ainsi, depuis 2000, du Népal au Tibet, du Ladakh au Dolpo, des Annapurnas à Sagarmatha, Pascal a parcouru 7000 kilomètres, gravi 228.000 mètres et dévalé 231.000 mètres dans l’Himalaya.

Huit Annapurna Mandala Trail, cinq Everest Sky Race, trois Himal Race, trois sommets à plus de 6.000 mètres, un Ladakh’n’Trail et cinq treks… Pascal a couru, grimpé et marché sur les Chemins du Ciel avec des objectifs différents. Au-delà de la compétition et des expéditions, il y a aussi la découverte des sentiers himalayens et le partage des ambiances népalaises avec ses amis et ses proches. S’il avait déjà voyagé avec sa compagne au Langtang, dans l’Helambu et le Solo Khumbu, c’est avec toute sa famille qu’il est venu au Népal en décembre 2010. « Brigitte connaissait le pays, mais pas mes enfants, explique Pascal. Alors, j’ai voulu montrer à François, Benoîte, Antonin et Guillemette, cet endroit si important pour moi. Au travers de leurs regards candides et émerveillés, j’ai également pu redécouvrir ce pays que j’aime tant… » Une vision, forcément, différente. Reste que cette différence, Pascal l’avait déjà perçu dans le cadre de ses précédents voyages. La vie sociale népalaise ne lui est pas étrangère et elle a une influence sur la conception de son rôle de maire à Saint-Julien-du-Tournel, en Lozère. Une fonction qu’il occupe depuis onze ans. Et pour la petite histoire, ce fut au Népal, en mars 2000, qu’il a appris son élection. « Nous étions à Manang, face aux Annapurnas, » confie-t-il en souriant.

« Le Népal m’a appris à relativiser les choses… »

Saint-Julien-du-Tournel, un village central, huit hameaux, 135 habitants au cœur de La Lozère – le département le plus élevé de France en faisant de la moyenne des altitudes – pour ceux et celles qui connaissent le Népal, il est aisé de transposer cette commune sur les hauteurs de Pokhara ou dans un endroit calme de la Vallée de Kathmandu. « Il est vrai que nous sommes dans une même dimension et population que certains villages himalayens, poursuit Pascal, mais ce n’est pas la même chose. Il y a une vie sociale et d’entraide au Népal qui n’existe pas en France. L’autre jour, j’ai traversé des villages en Haute-Loire. Si un Népalais avait été avec moi, il aurait pu penser qu’ils étaient abandonnés… En tant que maire, la vie sociale népalaise déteint sur mon comportement. À mes débuts, je n’étais pas un grand communiquant et je n’allais pas forcément versla différence. Mesmultiples voyages au Népal m’ont enseigné à connaître les gens pour mieux les comprendre. Je ne veux pas faire de comparaisons avec les exigences et les moyens, mais cela m’a appris à relativiser les choses. Tout n’est pas simple et tout n’est pas dû et je pense que cela ferait du bien à tout le monde, même à mes administrés, d’aller faire un voyage au Népal… »

Pascal est né le 14 janvier 1951 à Oulins, près de Lyon. Saint-Julien est donc son village d’adoption depuis 1981. Il vit avec Brigitte, et ses enfants au gré de leurs passages, dans l’un des huit hameaux de la commune : le Tournel. Un lieu isolé à1.000 mètresd’altitude. Sa maison est face aux ruines du Château du Tournel et elle possède une vue imprenable sur le Mont Lozère (1.699 m). Pour aller frapper à sa porte, il faut marcher300 mètreset gravir70 mètresde dénivelé. Bref, même en France, Pascal est dans la « positive altitude ». « C’est un endroit où personne ne vient parce qu’il faut monter à pied, sourit-il. C’est aussi pour cela que j’ai choisi de rejoindre le conseil municipal en 1989. C’était une façon de m’intégrer dans la vie du village… Le Château du Tournel est un lieu symbolique, c’est l’une des rares forteresses militaires du Sud de la France qui n’a pas été modifiée. C’est ce qui intéresse les archéologues… Enfin, il y a le Mont Lozère, mon terrain d’entraînement. J’aime l’infini de ses espaces, comme dans l’Aubrac. C’est aussi un pays de pierres : celles de schistes, que l’on utilise pour faire des dallages et des habitations. On retrouve la même chose autour des Annapurnas. D’ailleurs, ce sont les mêmes matériaux, les mêmes techniques d’extractions et les mêmes gestes. Lorsque je suis là-bas, je pense aux Cévennes Lozériennes… »

« L’Himalaya m’a donné le désir d’aller plus loin… »

Depuis le 14 janvier dernier, Pascal a 60 ans. Il court toujours et il travaille encore… Il pourrait s’arrêter, mais il a des projets en cours au sein de l’ONF. Technicien opérationnel en bureau d’études depuis 1972, il a mis en place des sentiers d’interprétations, travaillé avec des collectivités sur des projets touristiques et fait des études environnementales, comme l’inventaire des zones humides de l’Aubrac. « Actuellement, je travaille sur un projet qui s’appelle « Recouvrance », explique-t-il. L’objectif est de réhabiliter les maisons forestières en gîte pour les randonneurs. Si l’idée se concrétise, je vais encore travailler trois ans… » Et dans trois ans, serait-il toujours un coureur à pied ? « J’ai commencé à 13 ans par le demi-fond et le cross. Aujourd’hui, j’ai 60 ans et je cours l’Himalaya… 47 ans de course à pied dans les jambes et pourtant, je n’ai pas pris conscience de mon âge. Finalement, cela ne veut pas dire grand-chose. Ce sera certainement le cas lorsque je pourrais plus avancer… Courir au Népal m’a révélé que l’idéal en course à pied, c’est d’aller vers quelque chose qui existe dans l’imaginaire. Car derrière, il y a toujours quelque chose… C’est pour cela que je cours toujours… C’est comme une histoire sans fin. Avant 2000, je manquais de lieu où mon imagination pouvait galoper. C’est pour cela que je voulais arrêter de courir. Et l’Himalaya m’a donné le désir d’aller plus loin… »

Coureur à pied, Pascal n’est pas seulement. Certes, sa culture est athlétique. La meilleure qui soit. À 13 ans, il courrait le600 men 1’28. Plus grand, il avalait le25 kmen 1 h 23. Il fut même aux portes de l’équipe de France de course en montagne… C’est d’ailleurs en partie grâce à sa qualité de pied qu’il peut encore se permettre de suivre les meilleurs coureurs népalais en phase ascensionnelle. Le Lozérien fut aussi un excellent skieur de fond (deux victoires à l’Aubrac 50) et un « multisportif » de référence (trois succès au Raid Chamineige). Et depuis dix ans, il excelle dans les courses au jour le jour en milieu hypoxique : trois podiums sur l’Everest Sky Race, un sur la Mandala et second de Himal Race 2010, entre le Mont Kailash et Jumla. Au Tibet, il avait d’ailleurs remporté la grande étape de53 km, à plus de4.500 mètres, devant Wouter Hamelinck et Phu Dorjee Lama Sherpa. Pour les physiologues, la réussite du Lozérien est due à son « moteur ». Autrefois, il avait une VO2 de 78 et une VMA à22 km/h. De nos jours, son taux d’hématocrite frôle naturellement les 50 %. Lors d’un test en 2000, à l’Hôpital de Manang (3.535 m), le médecin himalayiste Nicolas Peschanski pensait qu’il pouvait gravir le Mont-Everest (8.850 m) sans oxygène ! Et certains pensent que Pascal pourrait produire plus de glutathion-S-transferase, une enzyme qui aide l’organisme à lutter contre le stress oxydatif dû à la raréfaction de l’oxygène, en neutralisant les radicaux libres dans les muscles… comme les Tibétains et les Sherpas.

« Courir en hypoxie est aussi un acte mental… »

L’aisance de Pascal face en milieu hypoxique, un adversaire aussi invisible que terrifiant, donne tout son sens à la célèbre phrase du Professeur Jean-Paul Richalet : « Nous ne sommes pas égaux devant l’altitude. » Cette faculté de pouvoir courir à plus de5.000 mètres, alors que la plupart des mortels peinent à le faire à3.000 mètres, n’a pas échappé aux Népalais. L’un des plus respectés d’entre eux, le guide et alpiniste Padam Galey, directeur de course des trois premières Mandala et de Himal Race 2002, lui donna ainsi le titre de « Sherpa Blanc ». Un signe d’appartenance qui n’émanait pas de n’importe qui. « C’est symbolique, poursuit Pascal. Dans la mémoire des gens, un Sherpa est une personne de la haute montagne qui vit dans des endroits ultimes. C’est un état d’esprit qui souligne certaines capacités à évoluer en haute altitude. C’est une forme de respect qui me touche. C’est aussi une reconnaissance des gens du pays, cela représente donc quelque chose, même si c’est flatteur… Car l’altitude nivelle les valeurs. Certaines choses s’égalisent et deviennent, parfois, à mon avantage. Mais courir en hypoxie est aussi un acte qui est profondément mental. Preuve en est : à 60 ans, cela n’a rien changé en moi. » Si ce n’est que l’appellation est contrôlée à chaque fois que Pascal court au-dessus de5.000 mètres.

Avec le Sherpa Blanc et le Magicien de Loz, autre patronyme de Pascal lorsqu’il court le ciel, le Lozérien pourrait avoir un autre nom sur sa carte de visite : Legolas Sixcordes. Ce patronyme lui fut attribué pour souligner sa dextérité dans la « positive altitude ». Aussi léger qu’un elfe, il lâche les accords – Pascal est aussi guitariste – en enchaînant les notes comme on cumule les mètres. Positifs. Rien que positifs. Dans un riff zepplinien, il monte en arpège claptonien, une volée de solos hendrixien. Bref, un pied qui pourrait être une main. Et s’il reconnaît ne pas être un virtuose du manche – celui de la guitare – il l’est dans la gravitation ascensionnelle. C’est dans ce florilège dénominatif, ciselé à la rhétorique, que la simplicité du mot courir apparaît. Courir, la chose la plus importante des choses secondaires dans sa vie. Une vie rythmée par des accords de guitare, des phrasés blues, des notes de jazz et des solos d’Eric Clapton. « Courir, c’est toujours la même chose, explique le Sherpa Blanc. J’ai toujours pensé que cela ne servait à rien… Maintenant, je pense aussi qu’il est important de faire des choses qui ne servent à rien. Comme courir « en avant », vers un rêve… Je suis alors dans une sensation de plaisir et d’idéal, d’imaginaire et non pas de rationalité et de performance. » Est-ce à ce moment-là que courir sert à quelque chose ? Pascal, c’est une question !

« La course à pied est plus qu’une activité physique… »

À la question, Pascal répond : « L’important, ce n’est pas le but à atteindre, mais le chemin pour y parvenir… » Une pensée qui ne quitte jamais son esprit lorsqu’il court. Une pensée à double-tranchant qui le pousse toujours à aller plus loin… « Car lorsque la course s’arrête, le chemin s’arrête et c’est d’autant plus triste, confie-t-il. La course à pied est plus qu’une activité physique, c’est un état d’esprit. C’est aussi ce qui différencie le monde de l’enfance du monde de l’adulte. Courir pour un enfant, c’est naturel… Pour un adulte, ce n’est pas sérieux. » Alors que son for intérieur semble prisonnier de cette dualité, il s’évade dans le souffle des Chevaux du Vent : « « Lorsque l’on part dans l’inconnu, c’est toujours du rêve… Je m’étais fait un film de ma première course au Népal, en me référant aux livres d’Alexandra David-Neel et aux récits des grandes expéditions himalayennes. Finalement, physiquement, émotionnellement et humainement, j’ai vécu ce à quoi je m’attendais : une belle aventure dans un univers exceptionnel. » Au Pays des Cinq Couleurs, celles qui se déclinent dans la lumière d’un soleil levant, dans la crinière des Chevaux du Vent, ces fameux drapeaux à prières, lorsque le bleu est dans le ciel, le rouge est feu courant, le jaune dans l’air du vent, le vert sillonne la terre, le blanc frissonne sur l’eau…

Depuis le premier voyage de Pascal au Népal, la course à pied, qu’elle soit sur route, nature ou d’aventure, a beaucoup évolué. « Au début des années 90, je me souviens avoir participé à un25 kmsur des chemins au Puy-en-Velay, raconte le Lozérien. À l’époque, certains étaient dans la contestation etla différence. Depuis, le trail s’est banalisé et c’est l’état d’esprit de l’épreuve qui faitla différence. Aprèsavoir vu des athlètes se spécialiser dans la course nature, maintenant, certains se professionnalisent. C’est une évolution logique d’être dans la normalité de ce qui se fait ailleurs. C’est la même chose dans les courses dites « aventures ». Entre la première etla dernière Mandala, on perçoit clairement que les participants évoluent dans leur approche. Cette année, la nouvelle organisation souhaitait baliser le parcours, par endroits. Ce fut une erreur. Les gens ne regardaient plus la carte et les paysages pour se repérer, mais les flèches au sol et le bout de leurs chaussures. Et certains se sont perdus… La Mandala possède un esprit et se déroule dans un environnement particulier. Elle ne doit pas devenir une course aventure de plus… » Histoire de perpétuer la phrase de Pierre Zickler, le père spirituel de l’épreuve : « Cette course est grandiose, fascinante car au-delà de la dimension physique, elle possède une dimension humaine qui engendrela réflexion. Cettecourse a une âme et il faut la préserver. »

« Courir et gravir ouvrent autant l’esprit… »

Pour la onzième édition de l’Annapurna Mandala Trail by Raidlight, Pascal était le coordinateur de l’épreuve, au côté de Pemba Sherpa, le directeur de course. Alors qu’il a ce rôle depuis 2005 sur l’Everest Sky Race, c’était la première fois que le Lozérien occupait ce poste autour des Annapurnas. « Ce fut épuisant, lâche-t-il. Courir et porter une responsabilité est lourd, car tu ne peux pas te reposer sur l’organisation. Il faut prendre les bonnes décisions. Par rapport à un groupe, quand tout se passe bien, c’est valorisant. Le but est que les participants ne se rendent pas compte des problèmes que l’on arrive à solutionner. Il faut donc une connaissance du terrain, une capacité de réaction et trouver des alternatives pour faire plaisir aux gens. Lorsque la neige, la glace et le risque imposent des modifications de parcours, il faut avoir des options en tête. Cela peut être un défi permanent, comme sur l’Everest Sky Race. L’épreuve est moins dure physiquement que la Mandala, mais elle est plus engagée face à la montagne. Notredésir est donc de responsabiliser les participants. Le parcours est certes sécurisé, mais il faut accepter la solitude du coureur de fond et savoir prendre les bonnes décisions sur des itinéraires et dans des vallées d’altitude où il n’y a personne. Cela peut effrayer les gens et expliquer leur hésitation. Ils se retrouvent confrontés à eux-mêmes, mais c’est cela la course aventure. L’Everest Sky Race est différente et c’est tout son intérêt. Pour moi, c’est la référence. Lesgens viennent pour la montagne et l’Himalaya, c’est la montagne. En2011, pour la première fois, nous avons emmené 30 personnes au Tashi Lapsa, à 5.755 mètres ! Ce fut un vrai col d’altitude et une vraie chance pour les coureurs qui étaient là… » Altius, altius, altius, la devise de l’Everest Sky Race, n’aura jamais aussi bien porté son nom.

Chevaliers du Vent depuis 2000, Pascal est l’un des rares dossards permanents des Coureurs du Ciel. Son numéro est le 7, Saat en Népali. Courir n’est pas le seul acte qui le motive lorsqu’il est dans l’Himalaya. Depuis 2003, chaque Everest Sky Race est ponctué par une option sommet : Mera Peak (6.450 m), le Pacchermo (6.272 m) et l’Imja Tse (6.189 m) et Lobuche Est (6.119 m). Cette idée de poursuivre la course jusqu’au sommet plait énormément au Lozérien. « Enchaîner sur une ascension légère et rapide est un bonus, explique-t-il. C’est tout à fait compatible avec le format de course Sky Race, car tu restes en harmonie avec le monde qui t’entoure. C’est même complémentaire, puisque nous sommes dans un rythme de vie adapté à la conquête d’un sommet. Tu subis moins les choses car tu es plus dans l’efficacité. La course « force » l’acclimatation et c’est un gain de temps dans l’ascension. Nous courons léger et nous montons léger. C’est dans la continuité… L’alpinisme est un sport technique, même si physiquement, c’est un engagement. Courir et gravir ont un point commun, c’est de rester contemplatif dans l’effort. Même si la dimension est différente, les deux pratiques ouvrent autant l’esprit. Lorsque l’on a la chance de les conjuguer, c’est être vrai dans sa réalisation. »

Pascal est devenu un livre… Il parle, raconte, se souvient… De l’imaginaire et des croyances des Népalais, de la superstition et des légendes. De cet endroit, au-dessus de Marchhermo, dans le Khumbu, où des yacks auraient été dévorés par le Yéti… Des ambiances que génèrent les paysages… Du Dolpo et de sa vision du Pays Caché où « seul le chemin connaît le voyageur… » « So So So Laguielo… » Du Léopard des Neiges de Peter Matthiessen, de Siddhartha de Hermann Hesse. Kamala existe-t-elle ? De la magie du chiffre 7, du souvenir très fort de Himal Race 2002, entre l’Annapurna et l’Everest. Sera-t-il de l’édition 2013 ? « Je vis au jour le jour, » confie-t-il. Aurait-il (enfin) 60 ans ? Non ! Tant qu’il y aura une course, tant qu’il y aura un sommet…

Pascal est dans un sourire, lorsque son téléphone sonne…

 I see skies of blue
And clouds of white,
The bright blessed day
The dark sacred night,
And I think to myself
What a wonderful world…

 

Bruno Poirier.

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